A l’occasion de la célébration de la Diada, fête nationale catalane, le 11 septembre dernier, le Président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont a évoqué la possibilité de convoquer, après celui de septembre 2015, un deuxième référendum pour l’indépendance à l’horizon 2017. Il s’agirait de proposer une nouvelle feuille de route vers l’indépendance qui passerait par ce référendum puis, si l’accord ne se fait pas sur sa légitimité, par des élections constituantes dans un an. Cette nouvelle feuille de route, selon ses propres paroles mettraient la Catalogne « en el tránsito entre la posautonomía y la preindependencia », c’est-à-dire dans les limbes d’une région-Etat sans statut. Naturellement, cette position « ni-ni » serait une étape de transition vers l’indépendance.
Carles Puigdemont sait bien que la réponse de l’Etat espagnol sera négative, ce que lui répondent déjà ses adversaires unitariens : la séparation de la Catalogne de l’Espagne ne peut pas être décidée de façon unilatérale par les seuls catalans mais par tous les espagnols et il n’est pas question d’organiser un tel référendum.
Aussi dit-il que si ce référendum n’est pas reconnu, il passera par la voie parlementaire. Il emploie un terme pour définir ce qu’est un référendum qui engage toutes les parties, celui de « referéndum vinculante ». Difficile à traduire mais on sait combien les référendums n’engagent que ceux qui veulent bien y croire. Leur multiplication et leur manque d’effet systématique (le dernier exemple est celui qui a agité l’Europe, le Brexit et les atermoiements du nouveau gouvernent britannique) pose une question essentielle, celle de la souveraineté, de son expression et de sa crise. Nous rappelions hier le jugement de Joseph Stiglitz à propos des européens : « Votan, pero dejan de tener derecho a determinar su futuro. Es muy malo para la democracia.”
Le référendum, on l’a compris est devenu en Europe un instrument de propagande électorale, rien d’autre et surtout pas l’expression souveraine des peuples. Les peuples votent et… rien ne se passe. Je ne résiste pas à l’envie de vous livrer ce petit billet (un grand merci à L.) qui se moque de l’instrumentalisation qu’en font les indépendantistes catalans, comme le firent en 2002 les indépendantistes basques du PNV.