L’art moderne du discours : segmenter

Segmenter: dire à chacun ce qu’il attend que vous lui disiez… pour faire ensuite comme bon vous semble. Mais ici le discours est reflet commun de la pensée et de l’action. Il dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit (voir notre billet antérieur). Comme si entre progressisme et nationalisme (l’antagonisme « moderne » selon le chef de l’Etat), la différence n’était qu’une affaire de ton.

Le discours comme l’histoire ne se segmentent pas sinon pour dissimuler le mensonge. Et avec ou sans papiers, les étrangers ont été présents dans les heures difficiles:

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Josep Borrell: « Tenemos un problema. »

Et ce n’est pas la question catalane qui revient au-devant de la scène mais autre chose: les effets du « progressisme », politique clamée haut et fort par la France, par la voix du Chef de l’Etat.

Une information donnée par le quotidien El Pais aujourd’hui met en lumière une statistique de la PAF (Police des frontières) qui montre que les renvois d’étrangers en situation irrégulière vers l’Espagne s’élèvent en moyenne à 1000 pas mois.   L’article souligne également que cette statistique contredit celles qui émanent des enquêtes menées par des parlementaires espagnols, d’où l’euphémisme employé par le ministre des relations extérieures espagnol, Josep Borrell: « Tenemos un problema. ». Bien sûr, dans le langage de la PAF, il ne s’agit pas d’expulsions mais de « non-admissions ».

Par ailleurs, le quotidien souligne que les contrôles aux frontières entre l’Espagne et la France se sont multipliés, en dépit de l’accord de Schengen, pour des considérations de « sécurité nationale », autrement dit pour lutter contre la menace terroriste. Nous avons eu l’occasion de le vérifier nous-même puisque en revenant fin octobre de Madrid par un vol Air France régulier, nous avons été contrôlés au sortir de l’avion, un contrôle des passeports et cartes d’identité de tous les passagers de ce vol.

Que valent alors ces belles paroles prononcées en Finlande par le Chef de l’Etat le 30 août dernier?

Immigration, économie… deux visions européennes s’opposent : une vision nationaliste et une vision progressiste. Certains veulent fracturer l’Europe et sa solidarité.

Ceux qui disent : « Mettons dehors tous les étrangers, fermons toutes les portes » mentent. Notre exigence à nous, Européens progressistes, est d’entendre les peurs et de les calmer en apportant une réponse humaine et efficace.

Voici la statistique publiée par El pais à partir des données de la PAF:

Francia devuelve a España a 1.000 inmigrantes irregulares cada mes