Imposible Sinaí

maxaubyAndreMalraux_en_Sieera_de_TeruelpeliMax Aub et André Malraux dans les rues de Madrid pendant le tournage de Sierra de Teruel (L’espoir).

 

En rangeant mes livres (déménager est toujours un moment pénible  où les souvenirs  des lectures passées remontent à la surface comme bois flotté), j’ai retrouvé, au milieu de tout un bric-à-brac littéraire, un petit livre de Max Aub que j’avais acheté il y a une vingtaine d’année en furetant dans les rayons de la Libraire espagnole de la rue de Seine. Il s’agit de Imposible Sinaí . En vérité je cherchais une version espagnole des Crimes exemplaires de cet auteur. Depuis je l’ai trouvée à Madrid, rassurez-vous.

D’abord l’anecdote. Quelques semaines plus tôt, en me rendant à Madrid, je fis une halte  à Burgos pour déguster  morcilla et leche frita et me donner du temps pour déjeuner le lendemain, à Lerma, d’un fabuleux corderito lechal (toujours en bonne compagnie).  Passant devant un libraire du centre de la ville, j’avisai une librairie disposant à première vue d’un fonds intéressant. J’entre. Je demande s’ils ont en rayon des ouvrages de Max Aub. Réponse du libraire: « Aquí no vendemos literatura extranjera. » Max Aub, l’une des plus brillantes écritures espagnoles du siècle était donc inconnu de ce libraire. A méditer.

Imposible Sinaí a été publié par Seix Barral en 1982, dix ans après la mort de son auteur. Dans la courte note qui ouvre le livre, Max Aub nous dit:

« Estos escritos fueron encontrados en bolsillos y mochilas de muertos árabes y judíos de la llamada « guerra de los seis días » en 1967. Las traducciones deben mucho a mis alumnos. Se lo agradezco. No tomo parte; sólo escojo para su publicación los que me parecieron más característicos. »

De ces textes courts je retiens quatre lignes, signées par  Salomon Chavsky, soldat israelien mort au cours du cinquième jour à Bir GifGafa, en plein Sinaï:

« Pobres árabes, árabes pobres… ¿Cuál es el adjetivo, cuál es el sustantivo? »

 

 

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