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TV

La télévision est un monstre. Avide de temps, de bruit, de fureur… Quand elle échappe de la fiction pour nous remontrer la vie réelle, celle que nous connaissons parfaitement, elle élude, élague, manipule, cache, exagère, moque. Elle se comporte comme un monstre de conte de fée, aussi méchant que bête.

La télévision et ses torses agités qui jouent tous les soirs une partie de poker menteur, les chaînes de flot continu que nous connaissons tous rivalisent de démagogie (le goût du sang, de la sueur et des larmes) pour se disputer quelques milliers de suiveurs (followers), parce que ces chaînes sont, à leur manière, des réseaux sociaux. De ce nombre dépend leurs ressources, de leurs ressources le retour sur investissement et les salaires de leurs têtes de gondole.

Cette télévision n’a pas besoin de beaucoup d’espace, un bureau, quatre experts ou journalistes ou invités (l’invité est souvent seul face à deux journalistes et un expert) et un donneur de cartes ou croupier selon qu’il s’agit d’une table de poker ou d’une table de chemin de fer. Des dossiers de l’écran sans film puisque le film, c’est nous.

Et le flot se met en place comme une tranche napolitaine, une tranche de tour de table, une tranche d’images, une tranche d’engueulades. Le sujet abordé, c’est nous. Ou plutôt ce qu’ils pensent que nous devrions être, penser, sentir, vouloir. Nous et nos sondages, nous et nos colères, nous et nos ras-le bol-des grèves, ras-le-bol des impôts, nous et notre indiscipline, nous et notre soif du toujours plus, nous et Poutine, nous et Macron. Et quelquefois des directs (live): Macron à la plage, Macron à la campagne, Macron à l’usine. Philippe au gouvernail, Philippe à la manœuvre.

Et souvent le dézingage par la recherche du mot d’esprit. La bonne société fait toujours consensus contre un seul. Il faut isoler d’abord pour démolir ensuite. En général ceux qui sont hors de leur jeu, de leur univers de petites souris éduquées en milieu protégé. Revoyez le film Ridicule de Patrice Leconte et vous aurez tout compris.

Ridicule de Patrice Leconte : la preuve de l'existence de Dieu ...

Je ne peux pas vous laisser dire…

Au cours de ces dernières semaines, pour qui s’est mis la tête sous le robinet médiatique télévisé français cet incipit a été entendu des dizaines de fois. Il a souvent été le fait de nombreux députés, experts ou commentateurs tentant de contrecarrer les critiques faites à la politique fiscale et sociale d’Emmanuel Macron et de son gouvernement.  Cet incipit tranchant fut répété de telle façon et avec une telle fréquence que le modeste télé-auditeur que je suis s’est demandé s(‘il ne s’agissait pas là à la fois de l’un de ces sacro-saints « éléments de langage » dont le discours politique nous abreuve ou encore l’un de ces syntagmes vides dont le macronisme est friand.  En quelque sorte une commodité de langage qui permet à la fois d’annoncer qu’on va démentir un discours à venir,  et qu’on en connaît déjà le contour et qu’on le considère comme une contre-vérité manifeste.

Un conseil à ces personnes à bout d’arguments: laissez dire et répondez.

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Je hais le nouvel an, odio il capodanno

Ces derniers temps une formule d’Antonio Gramsci a fait fortune par ces temps de crise. Je cite :

« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ».

Elle est répétée jusqu’à la nausée par les journalistes, les experts de tout poil, les hommes politiques, qui, souvent n’ont pas la moindre idée de l’origine de cet aphorisme, de son auteur ou de l’histoire politique de l’Italie du XXe siècle.

Voici quelques exemples.

Dans le journal L’Humanité du vendredi 1er avril, le journaliste Stéphane Aubouard en fait la matière de la première question de son entretien avec Bertrand Badie, universitaire spécialistes des relations internationales, qui vient défendre son idée de ce que doit être la nouvelle diplomatie, qu’il appelle « diplomatie de l’altérité » (encore un terme qui va faire fortune).

Dans une tribune datée de 2009, publiée par le journal Le Monde, le politologue Pascal Perrineau et le sociologue Michel Wieviorka (deux habitués du petit monde des donneurs d’avis qui se retrouvent régulièrement dans l’émission C’dans l’air, talk-show politique pour retraités), l’employaient pour critiquer le passéisme du mouvement social depuis les années 90.

Dans un ouvrage de mélanges publié en hommage à Alain Lancelot, presque les mêmes (Perrineau et Badie) tricotaient sur une variante plus droitière (oh combien!) de la formule, attribuée à Ernest Coeurderoy: « Tout renaît, tout se transforme, de la décomposition surgit la recomposition, du désordre, un nouvel ordre, purifié.  »

Je voudrais faire une  suggestion. Pourquoi faire appel à Marx (« le bébé et l’eau du bain ») et à Gramsci, lecteur de Hobbes? Parce qu’ils avaient une pensée-monde bien moins étroite que nos experts. Je propose donc de varier les citations:

– Que la 11ème thèse sur Feuerbach (« Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe c’est de le transformer. ») soit remplacée par la 8ème (« Toute vie sociale est essentiellement pratique. Tous les mystères qui détournent la théorie vers le mysticisme trouvent leur solution rationnelle dans la pratique humaine et dans la compréhension de cette pratique. »)

-Que « le vieux monde… » de Gramsci soit remplacé par cette autre formule: « Odio il capodanno. » Pour qu’on en finisse avec les marronniers de presse et les jubilés. Cette citation n’est pas très éloignée de l’autre, puisque Gramsci précise: « La  date devient un obstacle, un parapet qui empêche de voir que l’histoire continue de se dérouler avec la même ligne fondamentale et inchangée, sans arrêts brusques, comme lorsque au cinéma la pellicule se déchire et laisse place à un intervalle de lumière éblouissante. »

gramsci

 

Kessel et « sa » guerre d’Espagne, un documentaire de P. Jeudy

Dimanche dernier 14 février, la chaîne publique de télévision La 5 diffusait un documentaire de 52 minutes de Patrick Jeudy, Dix jours dans la guerre d’Espagne. Le propos était intéressant, il s’agissait de retracer le périple du grand reporter Joseph Kessel dans ce pays en guerre depuis deux ans. Il effectue ce voyage pour Paris Soir fin novembre-début octobre 1938, autrement dit quand la guerre a tourné à l’avantage des troupes franquistes et avant que ne se produisent les événements du début 1939 (la perte de la Catalogne et le coup d’Etat avorté du colonel Casado). Le périple de Joseph Kessel qui, selon le documentariste, a reçu « un pont d’or » de Pierre Lazareff pour ramener articles et photographies, dure dix jours, du Perthus à Madrid.

Joseph Kessel

 

Joseph Kessel et le photographe Jean Moral en route vers Madrid

Ce film, dont le rythme de montage des images se rapproche plus du montage publicitaire, une sorte de vertige cadencé accumulant des images connues et d’autres moins connues, nous montre comment Kessel n’a pas vu la guerre, partageant son temps entre les bars ouverts et les hôtels de luxe (il loge au Ritz à Madrid). Son souci semble se concentrer sur les transports. Il est difficile de louer une voiture pour circuler en Espagne…, pour aller de Barcelone à Valence, il faut prendre le bateau…  Il faut partir par la route juchés sur le plateau d’un mauvais camion pour rallier Madrid… Il s’agit donc plutôt d’une sorte de road movie sans images (c’est ce vide que comblent celles qu’accumule Patrick Jeudy).

Enfin, le manque de tabac (le champagne, lui, coule à flot) semble être obsessif pour ce gros fumeur des temps où fumer ne provoquait pas le cancer du poumon. Sur ce dernier point, on peut mettre en parallèle les réflexions de Georges Orwell, gros fumeur également, mais bien meilleur journaliste, qui, se trouvant sur le front d’Aragon dix-huit mois plus tôt, disait : « Dans la guerre de tranchées, cinq choses sont importantes : le bois à brûler, les vivres, le tabac, les bougies et l’ennemi. » (Hommage à la Catalogne, p. 34). Il ajoutait : «Le pire, c’était le manque de tabac. Dans les premiers temps on nous avait distribué un paquet de cigarettes par jour, ensuite ce ne fut plus que huit cigarettes par jour, puis cinq. » (p.76).

Une question se pose : pourquoi Pierre Lazareff décide-t-il d’envoyer un grand reporter en Espagne ? Parce que la concurrence le faisait, pourrait-on répondre.

Mais il y a un autre argument, que j’ai retrouvé dans un récent ouvrage publié par un jeune universitaire espagnol, Mario Martín Gijón[1]. Il y relate comment le journal que dirigeait Pierre Lazareff (Paris Soir, quotidien à grand tirage, Martín Gijón avance le chiffre de 1 M 800 000 exemplaires), censurait ou refusait de publier les articles de son correspondant à Madrid, Louis Delaprée, qu’il devait trouver trop favorables à la République et trop critique envers la politique de non-intervention. Le journaliste finit par se révolter devant cette censure et consigna dans ses notes personnelles cette phrase assassine : « Le massacre de cent enfants espagnols est moins intéressant que le soupir de Mm Simpson, pute royale »[2]. Il critiquait sans ambiguïté le déséquilibre entre cette censure et la complaisance accordée à la love story entre le roi Edouard VIII et la roturière Wallis Simpson. Louis Delaprée est mort dans un accident d’avion en décembre 1936 en tentant quitter Madrid assiégé pour rentrer à Paris.

Ces précisions sont absentes du film de Patrick Jeudy.

Enfin, je m’attarderai sur une remarque curieuse du documentariste, remarque formulée au cours d’un entretien accordé à Laurent Etre pour le journal L’Humanité du 11 février dernier : «  Personnellement, j’ai été très étonné que peu de monde ait consacré quelque chose à la guerre d’Espagne, au cours des dernières décennies. »

Cette remarque est étrange alors que lui-même rappelle que Patrick Rotman prépare un film sur les Brigades Internationales et que jamais on n’a cessé, en France en particulier, de revenir en images sur la guerre civile espagnole et ses conséquences. Naturellement le discours global de tous ces films était soit conventionnel (le topique d’une Espagne pauvre, arriérée, analphabète) soit partisan (une Espagne révolutionnaire, combattante, féministe, etc.),  mais ce sont des dizaines de courts, moyens ou longs métrages qui ont été consacrées à ce conflit. Et je fais grâce à Patrick Jeudy des usages répétés de cette guerre comme référent général de toutes les guerres récentes (Afghanistan, Syrie, etc.), ou des nombreux ouvrages écrits publiés, phénomènes que j’ai déjà évoqués dans des billets plus anciens. Ce qui est vrai, c’est que le fonds de films n’a jamais passé la barre de la programmation télévisée ou rarement. Et si nous devions nous référer aux nombreux films de fiction espagnols qui évoquent cette période et qui sont largement méconnus en France, la liste serait longue.

Du côté des films militants je vous invite à aller jeter un coup d’œil sur  deux sites Internet :

La société de production Créav-Productions a produit une bonne dizaine de films sur le thème de la guerre d’Espagne et ses conséquences, tous réalisés par Dominique Gauthier et Jean Ortiz. En octobre dernier, ils éditaient leur dernier film, Compañeras, dont la structure est faite de trois éléments, témoignages, images d’archives et narration historique confiée à un(e) spécialiste (il s’agit ici de Geneviève Dreyfus-Armand). Il s’agit de récits et témoignages de femmes espagnoles ayant participé à tous les combats, de la guerre civile à la mort de Franco, en passant par la résistance française[3].

Et pour finir, citons le fonds de films Cinéarchives (archives filmées du PCF) qui propose quelques films sur l’Espagne dignes d’intérêt.

[1] La resistencia española (1936-1950), Badajoz, Departamento de Publicaciones de la diputación de Badajoz, 2014, 552 p.

[2] Les articles écrits  (censurés et non-censurés) par Louis Delaprée ont été publiés après sa mort, en 1937, par Tisnée, sous le titre Mort en Espagne, et réédités en 2009 en Espagne par Raíces dans une édition de Martin Michom sous le titre Morir en Madrid.

[3] Dominique Gauthier & Jean Ortiz, Compañeras, DVD, Créav-Productions, 2015, 70 mn.

 

Qu’est-ce que la politique en Espagne aujourd’hui?

De retour d’un séjour studieux à Barcelone, j’ai ramené un couffin bien rempli d’impressions, de discours divers et multiples, d’images étranges et de livres. D’abord les impressions: qu’est donc ce monde où les journalistes qui animent les émissions politiques doivent absolument ressembler à des pin-ups ou à des play-boys? Cette tendance « beau-gosse » ou « blonde -ou fausse-blonde- filiforme » envahit tout et, dans ce domaine, l’Espagne a pris de l’avance. On ne distingue plus aujourd’hui quand on allume la télé là-bas, entre le jeu télévisé et l’émission d’informations. Les journalistes ont aussi pris pour habitude (comme les nôtres) d’interrompre sans cesse leur invité politique, de ne pas le laisser répondre, en croyant peut-être que c’est là la méthode du vrai journalisme, la méthode anglo-saxonne. Cette tendance envahit aussi la politique et son personnel (même le personnel dissident). Voyez les leaders des partis alternatifs et même le dirigeant du PSOE, Pedro Sánchez.  « Que seriez-vous prêt à faire pour gagner? »,  « Danser« … Le degré zéro de la politique. Pourtant il y a des enjeux, la crise, la pauvreté, mais non… on danse sur le volcan.

La télé adore. Elle aime aussi les parties à quatre. Puisque c’est elle, aidée par la presse écrite, qui la suit, qui a inventé le quadripartisme. Plus spectaculaire que le bipartisme, puisque on peut ainsi varier les discours et intéresser le spectre le plus large possible. Même s’il y a une chaise vide. Les candidats, jeunes et beaux, se tutoient, renforçant ainsi la connivence entre eux contre le candidat de la droite, absent de leur arène.

En réalité le quadripartisme de la télé et des médias n’est mis en avant que pour mieux écarter les partis ou groupes qui gênent: la gauche unie, et les partis nationalistes ou indépendantistes des grandes régions périphériques. Et il est fondé sur les prévisions électorales, seulement sur celle-ci.

Le paysage électoral est donc à ce point consternant de vulgarité et de superficialité que je me suis demandé si on ne pourrait penser la même chose à propos de la France. Bon, des beaux gosses ou des blondes -ou fausses blondes- filiformes, on n’en n’a pas encore beaucoup dans le personnel politique… Chez les journalistes de télé, on est pas mal. Mais ça s’arrête là. On a la chance d’avoir une guerre à mener contre le réchauffement climatique, ce qui a permis de laisser passer sans commentaires que le chiffre du chômage en France a dépassé les 10% et enregistré +42 000 en octobre.

Deux façons différentes d’installer des formes nouvelles de populisme démocratique: segmentation du discours, gommage des conflits de classe, exaltation des liens affectifs, négation de l’esprit critique et eaux glacées du calcul égoïste. Le philosophe José Luis Villacañas ne dit pas autre chose:  » El liberalismo, al producir hombres económicos cuyo rasgo de vida es el cálculo individual, es una fábrica de seres humanos que anhelan vínculos afectivos… Cuanto más triunfe el liberalismo como régimen social, más probabilidades tiene el populismo de triunfar como régimen político. » (José Luis Villacañas, Populismo, Madrid, La huerta grande, 2015, p. 105).

Gustavo Bueno, philosophe nonagénaire et sulfureux résume parfaitement la chose avec quelques épithètes bien senties:

«¿Sánchez? Sicofante. ¿Iglesias? Demagogo. ¿Rivera? Ajedrecista.»

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Yaourt et compagnie

Dans mes vieux souvenirs de cinéma (oui, encore…) il y a la Grande Evasion (The Great Escape, un film de John Sturges de 1963). Un groupe de prisonniers de guerre anglais et américains qui tentent de s’évader d’un Stalag. Steve Mc Queen joue le rôle d’un expert de l’évasion… ratée et du mitard (on le surnomme The Cooler King), Charles Bronson celui d’on colosse claustrophobe, James Coburn est un flegmatique canadien amateur de vélo, Donald Pleasance, un faussaire aveugle et James Gardner un adepte de l’économie du troc et du vol à la tire. 

Il a aussi les Allemands, gardiens du camp et officiers. Le commandant du camp, Kommandant Von Luger est interprété par Hannes Messemer, acteur allemand rompu à l’interprétation de rôles d’officier élégant (on le voit dans Paris-brûle-t-il, daube – ou navet miltaire- de René Clément). Les choses deviennent intéressantes quand on lit sur Wikipedia, l’Encyclopédie du pire, que pour la version française, Hannes Messemer avait été doublé par Howard Vernon. Il se trouve que, malgré son pseudo very british (avec la touche normande indispensable), Howard Vernon était un acteur allemand qui ajoutait à ses doublages une qualité supplémentaire: une voix monocorde, élégante, légèrement nasillarde, amplifiant la froideur spirituelle (nietschéenne?) du personnage incarné par Hannes Messemer.

Les plus jeunes ont tôt fait le parallèle entre The Great Escape et la série télévisée Papa Schultz ou Stalag 13 (Hogan’s heroes). Le truculent personnage du sous-officier allemand Schultz était interprété par l’acteur John Banner, né en Autriche, qui avait fui les persécutions nazies dont étaient victimes les juifs. Le côté bêta et sympathique du personnage était amplifié par le fait qu’il était doublé, dans la version française, par un acteur français, Philippe Domat, qui avait, pour la circonstance, pris un accent allemand refait, ce qui, en France provoque toujours un effet comique assuré. La différence entre les deux personnages passait donc par le doublage qui, dans le premier cas, donnait un accent allemand crédible dans un contexte dramatique, dans le second cas un accent propre à ce que l’on appelle justement « le comique d’accent ».

Lundi dernier, je regardais un énième épisode de la série FBI, portés disparus (Without a Trace) dont l’action se déroulait dans le mileu russophone de New York, comme une sorte de reminiscence des films de James Gray, dont je dirai tout le bien que je pense une autre fois. Les acteurs interprétant les rôles de russes étaient doublés dans un français fortement teinté d’accent russe et agrémenté des karacho, spassiva et niepanemaiou de rigueur. Tout ceci fonctionnait à peu près jusqu’à ce qu’une scène nous présente trois russophones -une femme et deux hommes- discutant entre eux dans une salle de restaurant désert, scène de prélude indispensable au nouement de l’action. Imperturbablement, les trois personnages continuaient à parler ce yaourt franco-russe qui était le leur depuis le début de l’épisode alors que le réalisme aurait voulu qu’ils parlent en russe. Etait-ce un effet de la schizophrénie de la situation? Etait-ce pour ne pas alerter les services de l’immigration? Ou pour se faire comprendre par les 5 millions et des poussières de téléspectateurs qui suivaient cet épisode, une ouverture volontairement comique vers le fameux quatrième mur de toute représentation théatrale? On ne le saura pas, mais on note là une différence avec les films de James Gray, dans ses films, quand on parle russe, on parle russe. C’est simple kak pravda, mais pas très grand public.